Figure
legendaire, favori des journalistes pour ses interviews "muscles",
pilier
de la Silicon Valley et fondateur "icone industrielle" de
Borland, le
Francais
Philippe Kahn, ex-professeur de mathematiques a Cagnes-sur-Mer a
quitte
tout a l'heure ses fonctions de president de Borland International.
Incontestablement,
c'est une page qui est tournee dans l'histoire de la micro
et
desormais aucune figure de cette pointure n'est en mesure de le
remplacer.
Place
aux interviews corporate (cf Grove, Gates, Frankenberg, etc.) ou la
grisaille
rimera desormais avec muraille. C'est ainsi, sans doute, que
finissent
en general les belles histoires, lorsque le geniteur, touche par le
terrible
complexe d'Orphee, est quelque peu lasse de faire la meme chose
pendant
des annees. A 42 ans pourtant, Philippe Kahn a reussi le reve
americain
que justement des millions d'Americains auraient voulu vivre.
Gravement
touche par le retard de la sortie de dBase IV (rachete a Ashton
Tate),
Borland n'a pas pu ratrapper le temps perdu et comme dans toutes les
entreprises
cotees en bourse, le conseil d'administration a visiblement
demande
un bouc emissaire pour les mauvais resultats financiers.
Dans
un communique lapidaire, Philippe Kahn remarque "il est devenu
clair que
mon
poste de CEO est devenu une distraction au moment meme ou Borland a
le
plus
besoin de se concentrer sur l'avenir et les challenges qui
l'attendent.
(...) Le conseil et l'encadrement ont confiance en Gary Wetsel
(son
successeur, vice-president finances de Borland) pour mettre au point
et
implementer un nouveau plan de restructuration". Philippe Kahn,
semble-t-il,
a ete prie de demisionner, meme s'il reste salarie de
l'entreprise,
au conseil d'administration et detache pour les operations
internationales.
Il n'en reste pas moins que comme Steve Jobs, "demisionne"
par
John Sculley, le Francais reste -comme Jobs- une reference
internationale
a
qui, note la presse americaine, on doit la "programmation
objet".
Philippe
Kahn doit etre quelque peu "sonne" en ce moment, tant il
est dur
pour
quelqu'un qui a vu son entreprise grandir, croitre, se developper,
racheter
d'autre entreprises, etc., d'etre tout a coup depossede de son
"enfant".
Neanmoins, la roue tourne, les evenements changent, les personnages
bougent,
la vie continue et seuls les bons souvenirs restent. Et de ce cote,
Philippe
Kahn, prodigieusement lie a Borland puisque avant tout Borland,
c'est
lui, nous laisse que des bons souvenirs, ce qui assurera pendant
longtemps
a Borland un capital de sympathie.
Neanmoins,
tous les possesseurs de Paradox, C++ et autres dBase ont de
bonnes
raisons de se demander si son successeur, Gary Wetsel sera capable de
le
remplacer. Incontestablement, l'avenir de Borland va se jouer dans
les
mois
a venir. Quant a Philippe, il n'a guere besoin de s'inquieter pour
l'avenir,
il est deja dans l'Histoire. Et qui sait, peut-etre que dans un
mois,
le conseil va le rappeler de toute urgence?
Pierre Jovanovic, Missive-FCR
PHILIPPE
KAHN REVIENT PAR LE FENETRE
Le
Francais est incontestablenet le plus malin de toute la Silicon
Valley. A
peine
remis de sa sortie de Borland, il a fonde une compagnie a deux pas de
l'ancienne
et il a rachete a Borland... Sidekick Windows et Dashboard !!!
Philippe
a meme oblige Borland a prendre 10% de Starfish!
Sa
nouvelle societe s'appelle Starfish et va lancer sur le marche la
version
2.0
de Sidekick Windows qui s'est deja vendu a plus d'un million
d'exemplaires
dans le monde!! (voir Missive News 1994)
Sidekick
est un "organiser" absolument etonnant aussi bien par sa
puissance
que
par sa taille reduite (2 mega sur mon disque dur). Depuis, s'il est
dit
que
la raison d'etre de l'informatique est de nous simplifier la vie,
alors
Sidekick
Windows est une pure merveille.
D'apres
Philippe, la version 2.0 de Sidekick sera encore plus puissante
(plusieurs
annuaires ouverts en meme temps) et plus rapide parce que realise
sous Delphi, le nouveau outil de programmation oriente objet de
Borland. La strategie pour Starfish consiste a se greffer directement
sur le commerce electronique mondial sur Internet et de ne produire
que des logiciels "utiles"...
PIERRE
JOVANOVIC